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Forum               détaillants









             Atelier Philippe Rimetz

             Horloger d’hier et d’aujourd’hui




             Autrefois, quand une famille comportait trois générations

             d’horloger, la continuation par la quatrième génération était
             largement probable. Aujourd’hui, le métier a tellement évolué

             que cette perspective n’est plus évidente. Témoignage.

























             L’atelier                                        Philippe Rimetz

             L’Officiel Horlogerie & Bijouterie : Vous êtes la troisième   P. Rimetz : J’adore mon métier tel qu’il est actuellement :
             génération d’une famille où les fils sont horlogers, c’est   celui d’un horloger traditionnel, qui comme un « garagiste
             une tradition familiale ou un hasard de la vie ?  à l’ancienne » de la montre, connaît toutes les marques
             Philippe Rimetz : Un peu des deux. Mon père a effective-  et peut satisfaire des demandes très diverses. De ce fait,
             ment succédé à mon grand-père dans la boutique familiale   mon travail est varié, le matin je peux réviser une montre
             que ce dernier avait créée en 1949. Quant à moi, après   Hermès ou une Ice-Watch et l’après-midi une vieille hor-
             avoir obtenu mon diplôme de l’École de Morteau en 1992,   loge comtoise. Mon seul problème est de tenir les délais,
             j’ai d’abord occupé deux emplois salariés. Puis j’ai eu envie   95 % de ma clientèle sont des professionnels répartis sur
             d’indépendance, et en 2012 j’ai repris l’atelier de mon   toute la France.
             père décédé en 2007. Mais aujourd’hui, rien n’indique   Je ne voulais pas non plus des difficultés du commerce, et
             que l’histoire horlogère familiale se poursuive, je n’ai pas   pas de l’aspect répétitif du travail en usine, alors être un
             de fils et ma fille n’est pas intéressée par le secteur HBJO.  horloger indépendant était la solution idéale.

             L’OHB : Vous avez choisi de ne garder que l’atelier de répara-  L’OHB : Si vous aviez eu un fils intéressé par la poursuite
             tion horlogère de vos parents et pas la boutique, pourquoi ?  de votre activité, l’auriez-vous encouragé à la reprendre ?




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