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Par contre, en l’absence de dom- entre assureurs et État à ce rait toute une région française :
mages directs et dans le cas d’évé- niveau. C’est d’ailleurs déjà le dans ce cas la couverture des
nement créant uniquement une cas pour les guerres étrangères dommages ne pourrait être totale
« désaffection de la clientèle », à (entre pays) ou guerres civiles pour chaque assuré. La raison
savoir une baisse d’activité pour qui sont exclues des garanties des est simple : il n’y aurait pas les
le commerçant, comme ce fut le contrats d’assurance classiques. fonds nécessaires pour indemni-
cas dans les quartiers de Paris Il faut comprendre en effet que ser toute la population touchée.
touchés par les événements dra- les assureurs ou les États ne peu- Seule une intervention spécifique
matiques, aucune indemnisation vent pas prendre en charge le de l’État, et aussi un élan de soli-
n’est prévue en règle générale coût des événements de ce type darité sans précédent permet-
dans les contrats d’assurance. généralisés à un pays tout entier. traient d’apporter une réparation
Par exemple l’estimation du coût conséquente aux victimes.
L’OHB : Cela veut dire que la mondial des actes terroristes
mutualisation des risques est limi- commis en 2014, dommages aux En résumé, les mécanismes exis-
tée à certains cas ? biens et indemnités aux victimes tent en France pour que les assu-
Verspieren : En dehors de dom- (décès, blessés et pertes de reve- reurs et l’État indemnisent tout
mages directs causés aux biens nus) est de l’ordre de 45 milliards événement exceptionnel grâce à
assurés ou de dommages cor- d’euros (hors mesures de sécurité la mutualisation des ressources
porels pris en charge spécifique- et intervention de police, etc.). nécessaires, mais à la condition
ment, il n’existe pas de véritable On peut aussi imaginer un événe- que cet événement conserve un
« mutualisation des risques » ment naturel majeur qui détrui- caractère local.■
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