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Economie
Centres-villes en détresse
Le ralentissement de l’activité économique, l’extension des
zones péri-urbaines ainsi que le développement très rapide
de la vente à distance sont les principaux facteurs de la
désertification des centres villes.
Internet n’est pas le seul responsable,
la morosité de l’activité économique,
la baisse induite du niveau de revenu
et l’extension du réseau urbain loin des
centres villes sont aussi en cause.
On ne le répétera jamais assez, créer
l’animation sur le point de vente,
entretenir un relationnel privilégié
et personnalisé avec ses clients,
maintenir un niveau d’offre qualita-
Le phénomène de désertification suppose quelques moyens de commu- tif et original, créer la surprise, en
touche les villes moyennes, mais nication et un minimum de notoriété. bref ce que les marketeurs appellent
pas seulement. Dans les quartiers aisés L’offre de qualité moyenne ou peu ori-
des grandes villes aussi, on constate ginale a peu de chance de perdurer l’« expérientiel » reste l’option
un taux de rotation important des face à la concurrence d’Internet, sauf à gagnante. L’expérientiel est avant tout
boutiques. Celles-ci changent de pro- pratiquer des promotions agressives et associé au plaisir de vivre un moment
priétaire à un rythme de plus en plus quasi permanentes.
accéléré. Le pop-up store, magasin Selon le journal Le Monde, les villes privilégié en boutique, sans condition
éphémère prisé par les marques de
mode pour créer le buzz, pourrait bien françaises de moins de 100 000 d’achat.
devenir un phénomène fréquent et subi Une autre perspective ne doit pas être
plus que volontaire. On remarque éga- habitants sont touchées de plein
lement que les périodes de transition fouet par ce phénomène, à l’image négligée, celle de récupérer habilement
sont de plus en plus longues, allant de Béziers, Vierzon et Calais. Le quo- le passage des visiteurs étrangers sus-
parfois jusqu’à plusieurs mois. Qui tidien cite Pascal Madry, directeur de
peut y échapper ? Les boutiques qui Procos, une fédération qui rassemble cité par une curiosité touristique. Cela
appartiennent à une enseigne capable 260 enseignes du commerce spécialisé suppose une politique de communica-
de gérer et répartir les pertes sur l’en- « La vacance commerciale - la proportion
semble de leur distribution et les indé- de magasins vides - progresse d’année tion active des mairies à la source, c’est-
pendantes qui ont une offre réellement en année depuis quinze ans. En 2014, à-dire dans le pays ou la ville de départ
innovante, originale et connue, ce qui le taux atteint en moyenne 8,5 % pour
les 300 plus grandes villes de France ». couplée à une offre dynamique, origi-
nale et séduisante car la concurrence
européenne est rude. Toujours d’après
Le Monde, les cités touristiques, telles
que Nice, Saint-Jean-de-Luz (Pyrénées-
Atlantiques) ou Les Sables-d’Olonne
(Vendée) sont beaucoup moins tou-
chées par la crise.n I.H.
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