Page 79 - OHB 45 - septembre-octobre 2017
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protection est difficile à appliquer car elle impose une zone de
filmage des « abords immédiats » ne pouvant excéder un mètre.
Sans définir exactement ce que sont « les abords immédiats »
et un mètre de largeur c’est trop peu.
L’OBH : Il est vrai que dans le braquage du 23 mai, les seules
images des voleurs s’enfuyant ont été réalisées par un passant,
et dépassent largement la bande des un mètre.
S. Marcot : Absolument, tout comme le visionnage des bandes,
enregistrées sur les abords immédiats du magasin, ne donnent
aucune information. Même si le bijoutier repère un comporte-
ment suspect de certaines personnes devant la vitrine, la plupart
du temps il ne peut pas les signaler, images à l’appui, car elles
n’apparaissent pas sur les vidéos !
Donc la zone de filmage autorisée doit être absolument redéfinie
et étendue à au moins 5 à 10 m pour être utile.
L’OHB : On voit souvent un agent de sécurité privé devant les
bijouteries, comment souhaiteriez-vous renforcer leur rôle de
protection ?
S. Marcot : Tout d’abord, si un bijoutier décide de mettre un
agent privé de sécurité devant sa boutique, c’est qu’il a détecté
un risque. Or, pour placer un agent privé sur la voie publique, il
faut une autorisation préfectorale qui peut être longue à obtenir
auprès de certaines préfectures. Aussi la première chose à faire
serait de raccourcir ce délai d’acceptation.
Ensuite, l’UBH souhaiterait que les agents de sécurité privés
puissent patrouiller dans la rue. Cela existe déjà par voie déro-
gatoire. Une seule autorisation devrait suffire. De nombreux pays
européens ont recours à ces pratiques très efficaces en termes
de dissuasion et d’identification de comportements suspects.
La sécurité est un des enjeux majeurs de l’UBH. Nous travaillons
sur ces mesures depuis deux ans et nous espérons vivement
nous faire entendre sur ces points-là, du nouveau gouvernement
et du ministre de l’intérieur.n M.T.
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