• IAGONA, le pack rentrée
  • Nouveau laser de soudure MS-3.5
  • Badeco, nouveau poste de polissage tout en un
L’entreprise, spécialiste du développement 3D et de la fabrication en joaillerie, creuse son sillon et entend apporter sa contribution au rayonnement de l’industrie joaillière. Le point avec son fondateur et dirigeant Jean Danielian.
L’OFFICIEL HORLOGERIE & BIJOUTERIE : Comment abordez-vous l’année 2024 ?

JEAN DANIELIAN : Avant tout, j’ai le plaisir d’annoncer que TGN 409 est maintenant certifiée RJC. De plus, depuis la création de la société Otjo, notre équipe de concepteurs et de joailliers est sollicitée pour le développement de produits très complexes pour lesquels nous devons réfléchir en mode industrialisation. Ceci exige une extrême rigueur dans toutes nos études de produits ainsi qu’une anticipation du moindre problème que nous pourrions rencontrer en phase de production. Formations diverses, investissements en matériels, et tout un lot d’évolutions permettent la transition de TGN du monde artisanal à la fabrication à grande échelle.

L’OHB : Vous êtes donc en complète mutation. Ne risquez-vous pas de perdre votre âme et ce qui fait la force des petites structures : la souplesse ?

J. DANIELIAN : Je suis très vigilant. La crise de 2008 m’a montré qu’en passant de 25 collaborateurs à 11, nous avons gardé exactement la même capacité de production. C’est donc qu’il y a une déperdition d’énergie quand la structure est trop importante. D’où notre stratégie qui consiste à limiter la taille de nos entreprises pour garder l’esprit collaboratif. Le projet Otjo est ainsi atypique dans son schéma de construction. Toutes nos sociétés sont volontairement composées d’un nombre limité de collaborateurs pour maintenir le niveau d’efficience qui a toujours fait notre force. Et, à la tête de chaque unité, il y a son fondateur ou une personne référente qui a grandi au sein de l’entreprise qu’elle est amenée à diriger.

L’OHB : Vous affirmez souvent avoir atteint la maturité. Mais à chaque interview, nous découvrons une nouvelle étape de développement. Comment se définit TGN 409 à ce jour ?

J. DANIELIAN : Nous sommes toujours en quête d’amélioration, et particulièrement à l’écoute des besoins pour tenter d’anticiper au mieux ceux qui ne sont pas encore perçus. Bien des collègues de la profession m’ont mis en garde lors de la création de TGN. Ils me disaient qu’un bureau d’études et de développement ne pouvait trouver la rentabilité sans la production qui viendrait se greffer dessus. Et aussi que les grandes maisons ne confient pas de travaux de développement en externe si elles n’ont pas l’assurance de pouvoir également leur confier la production. Nous pouvons attester du fait que cette vision est fausse. Mais nous avons fait le nécessaire pour casser les codes. Le panel de capacités que nous mettons au service des grandes maisons force le passage et bouscule les idées reçues.

L’OHB : Peut-on vous qualifier de laboratoire de recherches dédié à la joaillerie ?

J. DANIELIAN : Un tout petit laboratoire alors ! Surtout comparé à certaines unités fortement équipées en matériels que l’on trouve dans des grandes manufactures. Mais c’est vrai qu’on vient nous chercher pour des sujets un peu particuliers que j’adore traiter avec mon équipe. Plus c’est complexe, plus nous apprécions de relever le défi !

L’OHB : Il semble qu’il y ait un fort ralentissement des commandes aujourd’hui. Comment percevez-vous la situation du marché ?

J. DANIELIAN : Nous vivons dans une société où la peur est reine, mais le naturel « consommateur » de l’humain prend toujours le dessus. Quoi qu’il se passe dans le monde, il y a en effet une baisse de consommation durant les premières semaines d’un clash. Elle est déclenchée et entretenue par les médias qui se font écho des craintes des visionnaires, qui n’en sont pas en réalité. Mais cela ne dure jamais longtemps. Nous sommes 8 milliards sur Terre et nous grandissons à l’ombre des géants du luxe dont la force, sur le plan marketing, est sans commune mesure.

Leurs statisticiens sont contraints d’anticiper le pire, mais, sur le terrain, les commandes reviennent vite après la peur et ses effets sur le moral des gens. C’est ce qui fait loi. Nous, sous-traitants et fabricants Français, bénéficions de la notoriété du made in France auquel la planète entière rêve d’accéder. Nous sommes conscients de devoir toujours être extrêmement vigilants et de ne pas nous laisser piéger par un abus de confiance. Mais nous menons la course en tête devant la concurrence étrangère.

L’OHB : Comment contribuez-vous au rayonnement de l’industrie joaillière française ?

J. DANIELIAN : Par la formation permanente de nouveaux opérateurs, tant dans le sertissage que dans la CAO et la bijouterie. Cette année nous sommes aussi très impliqués dans le concours national du meilleur apprenti de France (MAF), en section sertissage.

L’OHB : De quel genre d’implication s’agit-il ?

J. DANIELIAN : TGN supporte financièrement le développement du projet. C’est Jean Sébastien Lamour, un de mes formateurs dans le sertissage il y a 41 ans, qui en est le vrai référent et le designer. Nous intervenons pour la conception du bijou qui sera, cette année, une anamorphose représentant une tête de lion, symbole de notre ville. Nous finançons la pièce maîtresse en argent et oxydes de zirconium de différentes couleurs et formes. J’ai dédié une personne de mon équipe pour s’investir, autant que besoin, dans ce projet.

L’OHB : Qui était le mécène avant TGN ?

J. DANIELIAN : Plusieurs grandes maisons ont tenu ce rôle, mais cette année tout le monde s’est désisté. Je ne pouvais décemment pas laisser Jean Sébastien porter ce projet tout seul. Son implication est totale et entièrement bénévole, alors comment ne pas le supporter dans sa noble démarche ? Ce concours du MAF est notre contribution au développement de la joaillerie.

L’OHB : Un dernier mot… Peut-être sur l’attention que vous portez aux petites structures ?

J. DANIELIAN : Oui, pour des raisons éthiques et souvent affectives, nous gardons l’envie d’aider les marques naissantes à développer leur projet personnel. J’ai dit, et je le répète, que nous ne tournons pas le dos aux petites marques ni même aux bijoutiers indépendants, car travailler avec eux est la meilleure formation qui existe, au-delà des sentiments amicaux qui se sont instaurés avec la plupart d’entre eux.

contact@tgn409.fr
Tél. : 09 74 35 07 69