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Cette société lyonnaise spécialisée dans la conception 3D poursuit sa dynamique de développement au-delà de la joaillerie en répondant aux sollicitations de certaines marques de couture et de mode. Rencontre avec Jean Danielian, fondateur et dirigeant de TGN 409.
L’OFFICIEL HORLOGERIE & BIJOUTERIE : Vous travaillez à la fois pour des détaillants HBJO et pour des grands comptes. Pas trop difficile à gérer ce grand écart ?

JEAN DANIELAN : Non au contraire. La pièce de commande, c’est la meilleure école. Il faut traiter des demandes souvent très complexes dans un minimum de temps et les réussir du premier coup. C’est un exercice qui nous pousse à la performance et qui nous est très utile pour mieux appréhender les gros dossiers de développement.

L’OHB : Travaillez-vous déjà pour des structures en dehors de l’univers de la bijouterie-joaillerie ?

J. DANIELIAN : Oui, grâce à la visibilité que votre magazine nous a permis d’avoir, nous sommes sortis de notre créneau joaillier. Depuis quelques mois des marques réputées dans la mode et le luxe se sont montrées intéressées par nos capacités de concepteurs, ce qui nous amène à découvrir d’autres besoins et d’autres horizons. La diversité est importante pour le quotidien de chacun, et l’intérêt que nous portent ces autres corporations nous assure un avenir très agréable.

L’OHB : Peut-être serez-vous appelé un jour à créer leurs collections de joaillerie… Est-ce quelque chose qui vous intéresserait ?

J. DANIELIAN : Oui absolument. Mais je ne manque jamais de me soumettre à l’autorité de la direction artistique quand il y en a une. Je sais garder ma place.

L’OHB : Cela ne fait-il pas trop de projets à gérer ? Ne craignez-vous pas de vous perdre ?

J. DANIELIAN : Non car nous sommes quinze collaborateurs motivés et solidaires. À part la pièce de commande, qui exige une organisation très pointue, les autres projets s’étalent sur une durée de temps plus grande ce qui nous laisse encore des plages vides que nous occupons avec des projets personnels.

L’OHB : La configuration et le fonctionnement de TGN semblent différents de ceux des autres entreprises de ce type. Il y a chez vous plus d’ordinateurs que d’établis…

J. DANIELIAN : Je n’ai rien inventé. C’est la joaillerie moderne. J’ai juste mis l’accent sur la technologie 3D. Mais tout ça ne peut exister sans la main de l’homme en bout de chaîne et c’est pour cela que nous avons aussi des joailliers traditionnels. Mais la CAO repousse les limites du métier manuel. C’est incroyable ce que nous réussissons à faire en croisant nos talents.

L’OHB : Chez vous il y a du matériel partout. On ne s’attend pas du tout à trouver autant de technologie. Les investissements sont donc importants…

J. DANIELIAN : Très. La mise de fonds dans le digital est bien plus importante que dans la joaillerie traditionnelle. Tout coûte horriblement cher en termes de licences, de maintenances, de mises à jour. On a des abonnements de tous les côtés dont je ne soupçonnais même pas l’existence. Nous sommes suréquipés en logiciels et en matériel d’impression et je viens encore de commander une imprimante pour seconder celle que nous avons déjà. Cette technologie est très fragile et, stratégiquement, je ne peux en aucun cas me permettre d’être en panne.

L’OHB : Qu’en est-il des ressources humaines ? Recrutement ou formation ?

J. DANIELIAN : Je n’ai pas d’autre choix que de former, même ceux qui ont déjà un savoir, car il y a une méthode de travail qui m’est très personnelle et qui se transmet naturellement par le reste de l’équipe. Mais cette phase d’apprentissage m’a causé quelques nuits agitées car nous sommes restés plus de deux ans sans faire de chiffre d’affaires.

L’OHB : Quels profils faut-il avoir pour travailler dans votre équipe ?

J. DANIELIAN : Le tempérament et l’engagement de la personne m’intéressent plus que ses aptitudes. Que chacun me montre ses meilleures volontés et ensemble nous ferons des merveilles.

L’OHB : À l’heure du virtuel avez-vous besoin d’avoir une collection en physique ?

J. DANIELIAN : Au début nous avions besoin de voir les pièces, de les toucher, de vérifier leur conformité mais surtout, de nous assurer que notre technique de construction était la bonne en menant chaque fabrication au bout. Il y avait aussi les poids des matières que nous devions connaître et le temps passé en bijouterie. Avec le recul nous pouvons maintenant nous appuyer sur notre expérience et la précision du logiciel pour nous limiter au virtuel.

L’OHB : Au terme de tous ces efforts pour créer TGN, où en êtes-vous aujourd’hui ?

J. DANIELIAN : Notre niveau technique est impressionnant. Il nous aura bien fallu ces trois années pour atteindre la maturité qui nous met à l’aise devant n’importe quel projet. Maintenant je peux et dois me concentrer sur la partie commerciale.

L’OHB : Quelles sont les démarches entreprises dans ce sens ?

J. DANIELIAN : Nous cherchons la visibilité partout où elle se trouve. Notre équipe web s’est d’abord chargée de construire le site internet www.tgn409.fr sur lequel nous présentons nos différents pôles d’activité. Ensuite il y a la communication sous toutes ses formes, les réseaux sociaux, les parutions dans la presse spécialisée, et les salons professionnels qui nous permettent des rencontres. Mais notre stratégie évolue rapidement. J’ai engagé une démarche vers l’export car le Made in France a plus de valeur à l’étranger que chez nous-mêmes.

L’OHB : Quelles compétences allez-vous proposer à l’international ?

J. DANIELIAN : Toutes celles que nous avons dans notre portefeuille. Je ne mets aucune limite. Chaque dossier que nous pourrons ouvrir sera une expérience de plus pour notre entreprise.

L’OHB : Avez-vous d’autres projets ?

J. DANIELIAN : Énormément de projets que j’essaie de mener de front en priorisant les plus importants. En tous les cas vous en serez informés dès qu’ils seront opérationnels.

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