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La marque polonaise spécialisée dans les bijoux en argent ornés de cristaux ajuste ses modèles aux attentes du marché français et poursuit sa croissance dans l’Hexagone. Danièle Jacquinot, directrice de Spark Paris, fait le point sur les récentes évolutions et sur les nouveautés 2023.
L’OFFICIEL HORLOGERIE & BIJOUTERIE : Spark connaît depuis un an une forte croissance en France. Comment expliquez-vous cette performance dans un contexte compliqué ?

DANIÈLE JACQUINOT : Le contexte est en effet compliqué pour le secteur qui a connu un début d’année très difficile. Mais Spark se démarque et ne cesse de progresser sur le marché français. En plus de ses clients fidèles, la marque bénéficie d’un nouveau volume d’activité apporté par les 170 points de vente qui nous ont rejoints à la suite de la disparition de notre principal concurrent l’an dernier. Spark séduit les bijoutiers car ils savent que nos bijoux répondent aux attentes des consommateurs français.

L’OHB : Mais Spark est une marque polonaise. On peut imaginer que les goûts polonais et français ne sont pas tout à fait identiques. Comment travaillez-vous avec l’équipe de création pour définir des nouveautés qui seront distribuées en France ?

D. JACQUINOT : Oui, les goûts de ces deux marchés peuvent être un peu différents, notamment dans les assemblages de couleurs et dans les formes… Plus arrondies, par exemple, dans les pays latins. Mais le point fort de Spark est justement d’être à l’écoute des remontées de terrain que je peux faire. Il est vrai que la France est le premier marché de la marque puisqu’il réalise une très importante français, je me rends donc deux à trois fois par an en Pologne, lors de la préparation des nouvelles collections. J’y rencontre les créateurs : Piotr Blonski et Magdalena Korpalska. Ils me présentent les suggère des adaptations, j’évoque des idées que j’ai eues à partir de ce que les clients ou les commerciaux m’ont fait remonter… ou à par an. Au gré de nos échanges, on finalise les nouveaux modèles dans leurs formes et leurs couleurs. En mettant mon grain de sel, j’apporte la French Touch ! L’objectif étant de proposer des bijoux de qualité que les gens auront envie d’acheter.

L’OHB : Quels sont les modèles qui plaisent le plus ?

D. JACQUINOT : Les classiques intemporels restent la base de la demande. Mais certaines nouveautés du moment réalisent aussi de beaux scores. Cela a été le cas, cet été, des bijoux de dos, présentés en début d’année dans votre magazine, ainsi que des bijoux composés de cristaux géométriques, de perles et de pierres naturelles. Par ailleurs, certaines couleurs ont été particulièrement plébiscitées. Ainsi des nouvelles teintes bleu zircon et citron vert qui avaient été adoptées sur notre ligne Calathea. Signalons aussi que les collections Yucca et Manigold, réalisées avec de l’hématite, affichent des résultats intéressants et ont de réels atouts à faire valoir. En effet, grâce à sa forte teneur en fer, l’hématite peut être plaquée or ou platinée argent, ce qui permet d’avoir des bijoux moins chers qu’avec un placage ou un platinage sur argent comme le pratique habituellement Spark.

L’OHB : Quelles sont les nouveautés à attendre pour la fin de l’année ?

D. JACQUINOT : Après les fantaisies de l’été, comme en témoigne l’introduction de pierres naturelles dans nos bijoux au cours des deux dernières saisons estivales, nous nous recentrons cet hiver sur le cristal, qui constitue notre ADN. Faciles à porter et à prix modéré, nos nouveautés joueront sur les formes, avec beaucoup de cercles – très tendance en ce moment — mais aussi des zigzags, des pavés et des figures Art déco. Côté couleur, le citron vert, aura sa place dans nos collections hivernales. Seul ou en association avec d’autres teintes, il apportera sa luminosité et son originalité à des compositions inédites.

L’OHB : Combien de références proposez-vous en moyenne par saison et quelle est la part de nouveautés ?

D. JACQUINOT : Nous avons des catalogues d’environ 1 000 références dont un bon quart de nouveautés. Les autres références sont nos best-sellers avec parfois de nouvelles déclinaisons, notamment de couleurs. Pour cela, nous étudions à chaque fin de saison nos statistiques de vente et nous conservons dans notre offre les meilleures ventes par modèles et par couleurs. Sachant que nous fabriquons au fur et à mesure des commandes, nous n’avons pas de vieux stocks. Toutefois, par précaution, nous maintenons un mini-stock tampon sur nos best.

L’OHB : Avec combien de points de vente travaillez-vous aujourd’hui ? Et quel est le potentiel de croissance à court terme ?

D. JACQUINOT : Nous travaillons en direct avec 560 points de vente… un chiffre qui tient compte des récentes évolutions du paysage et intègre un certain nombre de fermetures. Par ailleurs nous approvisionnons, pour sa gamme en cristal, un groupement qui fédère 180 boutiques solidement implantées sur le marché. Vous le voyez, Spark a une belle assise sur le territoire français… et elle a encore du potentiel. Atteindre les 600 points de vente en direct me paraît tout à fait réaliste.

L’OHB : Les récentes fermetures que vous évoquez vous inquiètent-elles ?

D. JACQUINOT : La situation est préoccupante. En l’espace d’un an, j’ai enregistré jusqu’à dix fermetures dans certaines régions, le Nord et l’Est étant les plus touchés. Le nombre de bijouteries décroît faute de repreneurs. Les bijoutiers qui souhaitent arrêter ou qui arrivent à l’âge de la retraite parviennent de moins à moins à céder leur commerce en tant que bijouterie. Ce n’est pas rassurant compte tenu de la pyramide des âges dans la profession ! Dans un tel contexte, nous devons être dans une démarche de conquête permanente de nouveaux clients. On ne peut pas rester sur nos acquis.

L’OHB : Est-il envisageable que Spark crée ses propres boutiques en France ?

D. JACQUINOT : Je ne pense pas. En tout cas ce n’est pas à l’ordre du jour. Pour poursuivre son développement, la marque mise sur ses partenaires bijoutiers. C.N.

Contact : info@spark-shop.fr