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Présentée par l’UBH à ses adhérents, la société MONUMA est spécialisée dans le monde de l’art et des objets précieux. Elle offre ses services en horlogerie et joaillerie, depuis l’expertise jusqu’au circuit ultra-sécurisé d’une blockchain. L’OHB a interviewé son président, Emmanuel Moyrand.
L’OFFICIEL HORLOGERIE & BIJOUTERIE : En quoi MONUMA est-elle légitime en horlogerie et joaillerie ?

E.M. : Monuma s’adresse au monde du luxe. Nous travaillons avec Hermès ainsi qu’avec d’autres marques et sociétés dans le secteur. Personnellement, je suis gemmologue, expert en objets d’art, bijoux et objets précieux auprès des compagnies d’assurances, des tribunaux et du ministère de l’économie. Une personne de notre équipe, par exemple, expertise chaque mois des milliers de montres et bijoux pour le compte de l’État. Parmi nos clients, nous avons aussi des assureurs tels que Allianz, Covea ou encore Generali pour expertiser les biens de valeurs, de l’automobile de collection jusqu’aux vins rares ou aux bijoux.

L’OHB : Pourquoi avoir créé une application ?

E.M. : Le métier de l’expertise a souvent souffert de son image, inaccessible, chère, un peu poussiéreuse… Or aujourd’hui, l’expert doit être disponible tout le temps et n’importe où dans le monde. Ayant compris que le digital allait complètement transformer le métier, nous avons créé un pont entre le patrimoine et le numérique. Grâce à une application numérique, le client télécharge les photos de son objet. Celles-ci deviennent alors non modifiables et opposables en cas de litige. Un rapport d’expertise numérique comportant une valeur est établi pour le client.

L’OHB : Votre offre répond-elle à un nouveau besoin ?

E.M. : Avec la crise sanitaire, beaucoup de clients achètent en ligne. Ces nouveaux comportements d’achat ont besoin d’être sécurisés. Notre certificat donne une garantie supplémentaire au vendeur comme à l’acheteur. Par exemple, nous travaillons avec une marque de maroquinerie qui offre une garantie de deux ans au client en cas de problème de qualité, en intégrant directement notre certificat dans la facture. C’est un nouveau service que la marque offre au client et notre système est très simple à mettre en place, il ne demande que 5 jours. Des artistes aussi nous demandent de certifier leur œuvre avant le départ de l’atelier. Nous savons que la blockchain va avoir de plus en plus de succès du fait de la croissance du e-commerce, en particulier dans le luxe. Nous intervenons en tant qu’experts pour valoriser le bien et apporter des solutions d’assurance intégrée. Nous essayons aussi de promouvoir les technologies numériques françaises. Dans ce cadre, nous avons été plusieurs fois primés, ce qui nous donne visibilité et crédibilité.

L’OHB : Les grands joailliers ont-ils leur propre système de blockchain ?

E.M. : Mon système est interopérable avec ceux qui existent, il est complémentaire. C’est le cas de la Trustchain d’IBM qui concerne les pierres précieuses.

L’OHB : Comment êtes-vous sûr de ne pas avoir affaire à des faux ?

E.M. : Nous savons quels sont les faux qui circulent et en cas de doute, nous faisons des expertises sur place. Dans 90 % des cas, nous ne rencontrons aucun problème. Dans les 10 % restant, nous nous déplaçons pour vérifier l’objet. En horlogerie, nous passons par un expert agréé par les marques qui va ouvrir le boîtier et vérifier le mouvement.

L’OHB : Comment certifier qu’un diamant est naturel ? Cela ne peut se déceler qu’en laboratoire.

E.M. : Quand il y a un diamant de centre, nous pouvons le faire expertiser en laboratoire et nous enregistrons le certificat d’authenticité de la pierre dans la blockchain. Nous inscrivons toujours une réserve quant à la pierre de centre si elle n’a pas été expertisée par le client ou par nous-mêmes.

L’OHB : Les sites de vente d’occasion doivent être très intéressés par votre offre ?

E.M. : Ce n’est peut-être pas encore leur priorité mais nous en parlons de plus en plus avec eux. Tout l’historique du bien est tracé dans la blockchain, par exemple si le bien a été abîmé, restauré, réparé, etc. Si ce n’est pas le cas, en tant qu’expert, je le vois assez rapidement et je questionne alors le client.

L’OHB : Pouvez-vous garantir qu’il ne s’agit pas d’une pièce volée ?

E.M. : Nous travaillons de façon rapprochée avec les marques et les Maisons pour vérifier que la pièce est authentique et qu’elle existe. Celles-ci sont souvent au courant des pièces volées. Quant à nous, nous faisons nos expertises de façon confidentielle et cryptée. Nous ne connaissons donc pas le client et ce n’est pas notre rôle de déterminer son identité.

L’OHB : Peut-on pirater une blockchain ?

E.M. : Non, la blockchain ne peut pas être piratée, c’est la clef d’accès qui peut l’être en cas de négligence ou de malveillance de l’opérateur. C’est un peu comme si vous laissiez les clefs sur le volant de la voiture. Sans la clef d’accès, le piratage est impossible. I.H.

www.monuma.fr