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81 - nov / déc 2014

Luxe : derrière les BRICS, les PPICS

Les PPICS, Pérou, Philippines, Indonésie, Colombie et Sri Lanka talonnent les BRICS dans la course à l’aspiration au luxe, Colombie en tête.

L

a Coface révèle dans une récente étude sur les PPICS que la Colombie a pris la tête des pays portés par un fort potentiel de développement et de croissance (supérieur à 4 %) doublé d’un envi-ronnement des affaires serein. L’étude prend également en compte la capacité du pays à sou-tenir une croissance sans risque de « bulle » de crédit. La Colombie bénéficie en effet depuis une dizaine d’années de fondamen-taux solides et son inflation est contenue entre 2 et 4 %. Elle a même été invitée en 2013 à rejoindre l’OCDE. Le pays se posi-tionne désormais comme la troi-sième économie d’Amérique latine derrière le Brésil et le Mexique, juste devant l’Argentine.

Dans les classes aisées mexicaines, porter un bijou ou une montre de prix relevait de la gageure, au mieux de l’inconscience jusqu’à récemment. Les bijoux restaient au coffre, le plus souvent en Floride où de nombreux Colombiens possè-dent une résidence. En 2002, l’arri-vée au pouvoir du président Uribe et sa politique fermement axée sur la sécurité ont changé la donne. Dans ce nouveau climat, les marques de luxe respirent enfin et s’épanouissent peu à peu dans le pays. Bogota, mais également Cali, Medellín, Barranquilla accueillent de luxueuses boutiques. Cartier, Tiffany, Bulgari et MontBlanc possè-dent déjà leurs boutiques en propre. Cartier a ouvert un superbe flagship

à Bogota en 2012. MontBlanc pos-sède à lui seul 15 points de vente. Des marques horlogères, jusqu’ici présentes en multimarques chez Bauer, Cindy Joyeros, Glauser ou Joyeria Intercontinental prévoient d’ouvrir leur propre boutique. Mais en Colombie, l’horlogerie et la joaillerie européennes affrontent les mêmes défis que partout en Amérique latine : la contrefaçon invasive et les prix élevés. Par ailleurs, le moindre choix et la qua-lité de service en boutique font que les meilleurs clients achètent encore à l’étranger. L’horlogerie devrait tout de même afficher une belle progression, estimée à 30 % en 2014 versus 2013. ■ I.H.