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« Previous Page Table of Contents Next Page »72 - nov / déc 2014
J oaillerie
du métier
L’Officiel Horlogerie & Bijouterie : Quelles préoccupations majeures sont ressorties chez vos interlocu-teurs ? F
abien Seraidarian : La dispari-tion de l’empathie, des solida-rités professionnelles au profit de la seule rentabilité. Les don-neurs d’ordre sont pour la plupart aujourd’hui des grands groupes. Leurs sous-traitants sont des artisans joailliers qui ont toujours maîtrisé totalement leur activité et sont atta-chés à leur savoir-faire traditionnel. Aujourd’hui, ils subissent la pression des groupes qui ont des exigences légitimes de réactivité, de volume, de qualité. Ils ont du mal à suivre. De plus, ils peuvent difficilement envisager leurs investissements futurs
car ils manquent visibi l i té sur nsemble de la aîne de valeur de fait, ils tra-illent trop sur le urt terme.
OHB : Comment profile l’avenir secteur ? Seraidarian : Il udra raisonner en « clusters » de compé t ence s , regrouper l’ensemble de la chaîne de valeurs, comme les Italiens le font déjà, et envisager des diversifications d’activité. La société Grospiron est un modèle dans ce domaine.
L’OHB : Comment réagissent les fédérations ?
F. Seraidarian : Il n’est pas facile de faire le grand écart avec les exi-gences des uns et des autres, les groupes d’un côté, les artisans de l’autre. L’UFBJOP s’en sort plutôt bien, en essayant en particulier de créer une filière de formation inté-grant l’ensemble de la chaîne de valeur. Elle a une posture très opé-rationnelle. Mais dans le secteur hor-loger-joaillier, il manque encore une
spécialisation de type IFM (Mode) qui offrirait une solide formation de gestionnaire.
L’OHB : Quel est l’apport du secteur privé à la formation ?
F. Seraidarian : Les groupes ont tendance à préempter les jeunes talents, qui sont rares et très longs à « confirmer » (10 ans pour un sertis-seur par exemple). C’est bien mais il y a un risque de « privatiser » le savoir-faire qui devrait appartenir au patrimoine national. Il ne faut pas que cette démarche étouffe la créativité. Posons-nous la question : Qui sera le Chanel de demain? La France doit continuer à faire la course en tête en termes d’innova-tion, en particulier face aux Chinois. Ils sont très créatifs, leur regard est plus libre, ils copient et réinventent vite nos savoir-faire. La créativité doit rester indépendante car l’innovation se fera aussi en-dehors des Maisons traditionnelles que nous connaissons.
Pour découvrir l’étude : Étude Mazars filières du luxe. ■ I.H.
*Direction Générale de la Compétitivité, de l’Industrie et des Services
Le cabinet Mazars a été mandaté par la DGCIS* pour étudier l’avenir des savoir-faire des filières du luxe. Huit secteurs, dont la Bijouterie-Joaillerie et l’Horlogerie, ont été observés. Interview de Fabien Seraidarian, Senior Manager chez Mazars et chercheur associé à l’École Polytechnique, co-responsable de l’étude.
Enquête sur les savoir-faire
dans la filière Bijouterie-Joaillerie
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