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L’OHB : Vous ne pensez pas que cette qualité relationnelle peut s’appliquer à tous les commerces ? D. Dotter : Si bien sûr, mais un bijou n’est pas un bien de consommation comme un autre. Il n’est pas indis-pensable pour vivre, certes, mais il a une qualité qui « fait vivre », celle d’être un porteur de rêves. Et si vous parvenez à ce qu’un client puisse toucher son rêve en venant chez vous, il vous en sera reconnaissant et le prix ne sera pas un facteur déterminant.

L’OHB : Cette conception de la vente d’un bijou fait penser à celle de Mauboussin qui donne un nom à chaque bijou et lui crée une his-toire.

D. Dotter : Je souscris complète-ment à cette idée, d’ailleurs je suis

un ambassadeur Mauboussin avec une boutique ouverte en 2011 au cœur de Mulhouse. C’est très inspi-rant pour un client d’acheter un bijou habité, et l’accueil personna-lisé qu’il reçoit lors de son acte d’achat doit aussi être proche d’une relation de rêve.

Aujourd’hui, je donne un nom au peu de bijoux que je crée.

L’OHB : Ces idées de proximité et de service, comment les appliquez-vous sur votre site Internet où le client est par définition, éloigné. D. Dotter : Via internet, nous essayons de transmettre les mêmes choses qui fonctionnent dans une relation de proximité : l’esprit de la boutique, la même confiance, la même empathie. Et tout est fait pour mettre de la proximité dans cette relation à distance, comme des messages forts sur le site, l’affi-chage d’un gros numéro de télé-phone signifiant « on n’a pas peur d’être dérangé » ! Le client d’une montre de prix, achetée en ligne sur le site, doit pouvoir obtenir, sans effort, plus de renseignements, être rassuré par un contact télépho-nique d’une personne physique qui l’accueille cordialement.

Nous vendons autant de montres via l’internet qu’en boutique. Le site fonctionne bien depuis sa création en 2008 et il apporte de la crois-sance à l’entreprise.

L’OHB : Considérant votre dévelop-pement comment ne pas être convaincu par vos méthodes ; aussi quel serait le message à faire passer à un bijoutier débutant dans le métier ?

D. Dotter : Ne pas avoir peur de se développer et d’investir tout en gar-dant à l’esprit que la première valeur de son commerce : c’est le client ! ■ M.T.