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Le Département technique du Comité Francéclat (Cetehor) présente la fabrication additive à partir de poudre de métaux précieux. L’Officiel a interviewé Pascal Hély, Directeur du Département technique du Comité Francéclat.

L’Officiel Horlogerie & Bijouterie : Pouvez-vous présenter la fabrication additive ?
Pascal Hély :
La fabrication additive fait partie des sujets étudiés par le Cetehor depuis de nombreuses années, notamment à partir de résine. L’utilisation de poudre de métaux précieux est plus récente. Le procédé commence par la modélisation de la pièce en CAO qui sera ensuite divisée, au moyen d’un logiciel spécifique, en de multiples couches de quelques dizaines de microns d’épaisseur. La pièce est ensuite fabriquée par l’apposition de couches successives de poudre de métaux précieux. Un faisceau laser balaie le lit de poudre uniquement aux endroits déterminés dans les différentes couches du fichier de travail et fusionne le métal. Une nouvelle couche de poudre vient recouvrir la zone de métal déjà solidifiée, puis le processus se répète jusqu’à l’obtention de la pièce finale.

L’OHB : Cette technique va-t-elle intéresser tous les fabricants de bijoux ?
P. Hély :
Certains sont d’ores et déjà très intéressés et nous posent des questions sur l’avancement de la technologie et sur les machines qui apparaissent sur le marché. Le coût de ces dernières étant relativement élevé (200 à 250 K€), ils ont besoin de notre avis d’experts avant d’investir. Nous avons donc constitué un groupe de travail avec 8 fabricants de bijouterie-joaillerie à qui nous présentons nos travaux et le résultat des tests de machine (Sisma et Cookson Gold). Le groupe de travail oriente nos actions qui seront ensuite présentées à toute la profession.

L’OHB : Quel type de bijou peut-on réaliser ?
P. Hély :
Ce procédé ne vient pas en remplacement des technologies actuelles mais en complément. Le potentiel de création offert par la fabrication additive est indéniable, notamment pour la réalisation de produits de formes complexes en une seule pièce (sans assemblage ultérieur), de pièces creuses, de produits combinant des filigranes et des parties massives…

L’OHB : Une nouvelle ère de la joaillerie va-t-elle s’ouvrir, où l’on verra apparaître sur le marché des bijoux révolutionnaires ?
P. Hély :
Oui sans doute. Sisma a travaillé avec un designer italien et cela a donné des résultats étonnants. Il n’y a plus vraiment de limite à la créativité, le champ des possibles est grand ouvert. Les pièces uniques et personnalisées seront plus faciles à réaliser. Par ailleurs, cette technologie permet de développer un aspect sensoriel qui prend de plus en plus d’importance : l’émotion tactile. Certaines constructions sont tellement « fluides » et souples (tissus métalliques), que l’on peut alors parler « d’or liquide ».