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L’Officiel Horlogerie & Bijouterie : Vous assurez les détaillants HBJO, et qu’en est-il des fabricants ?
Verspieren :
Nous assurons également les fabricants via un contrat « Global Fabricants HBJO » spécifique. L’appellation « Fabricants » regroupe en fait plusieurs typologies de métiers : les artisans créateurs qui ont un atelier, avec ou sans boutique ; les plus grandes structures, créateurs importants et grandes marques, ayant des locaux dédiées uniquement à la fabrication ; leurs sous-traitants. Dans tous ces métiers, ces entreprises travaillent sur les « matières précieuses », comme l’or, le platine et les pierres. Nous incluons également dans cette catégorie les grossistes dont l’activité principale est la vente aux détaillants.

L’OHB : Quelle est la différence entre les besoins d’un fabricant et ceux d’un détaillant ?
Verspieren :
Si les couvertures d’assurances pour les locaux et la protection des personnes en cas d’agression sont largement similaires, les besoins et risques concernant les stocks et leur gestion présentent des spécificités propres aux fabricants. Beaucoup de fabricants n’ont pas de magasin : ils sont moins visibles et donc moins exposés aux braquages en tous genres qui touchent surtout les détaillants. On constate bien évidemment des différences sur les niveaux de protections exigés, du fait des valeurs importantes en marchandises précieuses. Mais il existe surtout des risques spécifiques, notamment du fait des transports, plus nombreux et plus importants. Les fabricants doivent à un moment ou un autre réceptionner la matière brute et expédier les produits finis. Il y a également les représentants qui sont porteurs de valeurs importantes, sans oublier les salons professionnels auxquels ils participent. Il existe donc des particularités propres à leur métier, que nous prenons en compte dans nos contrats d’assurances.

L’OHB : Les vols et braquages chez les fabricants sont moins médiatisés, mais ils sont, cependant, une réalité à ne pas sous-estimer ?
Verspieren :
Absolument. Les fabricants sont aussi victimes de nombreux vols, plus ou moins importants, et peu médiatisés. Les médias n’évoquent bien souvent que les « casses » ou « braquages » très importants. Mais si l’on compare l’aspect sécuritaire d’une boutique et d’un fabricant, il reste tout de même plus simple de sécuriser un atelier « non ouvert au public ». Le risque principal, du détaillant, se situe au niveau du braquage « improvisé » par des malfrats de moindre envergure.

L’OHB : Les deux catégories « détaillant et fabricant » sont donc la cible de malfaiteurs différents ?
Verspieren :
Il reste « plus simple » de s’attaquer à une boutique « ouverte au public », plutôt qu’à un atelier. Egalement, le fabricant ne risque pas le « vol simple » par exemple, comme le bijou sorti d’une vitrine d’un détaillant, dont peut s’emparer un « petit voleur » occasionnel. C’est donc en général une autre typologie de voleurs qui visent les fabricants. Nous pourrions dire qu’ils sont plus « traditionnels » dans leur mode d’action. En effet, ces vols demandent souvent, une préparation plus importante, avec une phase d’observation des « habitudes » de la maison et des repérages.

L’OHB : Le détaillant se trouve face une délinquance de « braqueurs improvisés », et le fabricant est exposé au risque de « gangs organisés ».
Verspieren :
Le plus souvent c’est exact. Bien qu’il arrive que ces braqueurs improvisés chez les détaillants se transforment en gangs spécialisés après plusieurs vols. Par « gangs organisés », je vise plus particulièrement les équipes capables de pénétrer par effraction dans des chambres fortes et/ou les perceurs de coffres. Ainsi que les équipes qui repèrent les représentants pour leur dérober leurs collections, avec ou sans violence.

L’OHB : De nombreux fabricants sont des sous-traitants de « grandes marques » et la matière précieuse « confiée » peut être importante.
Verspieren :
Les valeurs sont très souvent importantes, surtout comparées à la surface financière des entreprises sous-traitantes. Aussi les contrats de « confiés » les liant à leurs clients doivent faire l’objet d’une attention particulière afin de déterminer pendant toute la durée des opérations qui est « responsable » des marchandises en cas de vol ou disparition. Les couvertures d’assurance doivent donc être étudiées et mises en place en prenant en considération ces diverses situations.

L’OHB : On peut dire qu’un soustraitant mal assuré met en péril son activité ?
Verspieren :
C’est certain. Un soustraitant mal assuré, devant faire face seul au remboursement des marchandises confiées à leurs propriétaires, mettrait en danger l’existence même de son entreprise. Sans oublier la perte de la confiance de ses clients : un sous-traitant fonctionne souvent avec quelques marques, voire une seule.