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Un courtier ou un assureur s’engage à des actions précises lors d’un sinistre, mais ces actions dépendent des garanties souscrites. Nous avons interrogé Jean Francois KIELAR et Gilles CAUDRELIER du cabinet VERSPIEREN, qui nous expliquent les points essentiels d’un contrat « globale bijoutier ».

L’Officiel Horlogerie & Bijouterie : Le cabinet Verspieren assure des bijoutiers, des métiers aux risques spécifiques, comme le montre l’actualité des derniers mois.
Jean-François Kielar : Effectivement, nous avons un service assurance dédié aux bijoutiers. Il s’agit bien de métiers présentant des risques spécifiques et nous apportons une réelle expérience à nos clients bijoutiers. On peut dire qu’en cas de sinistre l’assureur « fait ses preuves » et que l’assuré se rend vraiment compte des garanties souscrites.

L’OHB : L’assureur ou le courtier doit s’adapter à l’évolution des risques « bijoutiers ».
J.-F. Kielar : Un contrat « globale bijoutier » comprend des garanties communes à d’autres secteurs d’activités, mais aussi des clauses spécifiques qui doivent être parfaitement adaptées aux métiers HBJO, et suivre l’évolution des risques, comme les braquages qui sont en forte hausse ces trois dernières années.

L’OHB : Quelles sont les garanties spécifiques aux métiers HBJO ?
J.-F. Kielar : Deux points essentiels ont une importance capitale. Le premier concerne le montant des garanties pour l’ensemble du stock et le deuxième le montant garanti sur les détériorations immobilières et mobilières. Imaginez un contrat d’assurance où le stock est garanti à hauteur de la valeur d’achat comptable, même revalorisé de quelques points ! Ce serait une catastrophe pour le bijoutier. En prenant l’exemple d’un bijoutier qui a acheté de l’or en 2008, celui-ci est inscrit dans son livre de police à la valeur du jour de la transaction, et le prix de l’or a été multiplié par deux ! Il faut toujours bien vérifier que l’assureur prend la valeur de remplacement au jour du sinistre et non la valeur à la date d’achat. Le bijoutier doit également vérifier que la garantie pour les détériorations immobilières et mobilières est la plus étendue possible (bris de glaces, alarmes et coffres, agencements spécifiques, etc.) et avec un montant suffisant.

L’OHB : Comment peut-on définir le rôle de l’assureur ?
Gilles Caudrelier : Un client sinistré nécessite toujours une intervention urgente, nous devons être à son écoute et très réactif. Cela peut paraître banal ou normal, mais c’est notre premier rôle. Dès que nous sommes prévenus de la survenance d’un sinistre, nous devons prendre toutes les mesures utiles afin que l’activité du bijoutier soit la moins perturbée. C’est notre engagement. Les petits sinistres peuvent être réglés par téléphone, toujours dans la même urgence. Dans le cas d’événements plus graves, nous prenons tous les moyens nécessaires pour limiter les pertes dues à l’arrêt d’activité.

L’OHB : Que se passe-t-il en cas de sinistre important ?
G. Caudrelier : Nous travaillons avec un réseau d’experts qui interviennent dans les 24 heures, toujours dans le même objectif de préserver la continuité de l’activité du bijoutier. Il est évident qu’en cas de sinistre important la boutique ne peut pas ré-ouvrir immédiatement, et le premier rôle de l’expert est de déterminer avec l’assuré toutes les mesures à prendre pour une reprise d’activité la plus rapide possible, en accord avec l’assureur. L’expert établit donc de suite un rapport préliminaire qui va permettre la délivrance d’un acompte au bijoutier afin qu’il puisse faire face à ses premières dépenses.

L’OHB : Lors d’un sinistre, que se passe-t-il en cas de litige sur un « confié client » ?
G. Caudrelier : Lorsqu’un client confie un bijou à un professionnel, celui-ci établit un bon de dépôt avec son descriptif et sa valeur. En cas de litige sur la valeur réelle d’un bijou confié, l’expert négocie directement avec le client, et c’est important. Il ne va pas dire au bijoutier « Débrouillez-vous pour régler le litige ». Cette clause spécifique met à l’abri le bijoutier d’un mécontentement du client. Il s’agit de vraiment décharger le bijoutier d’une épreuve supplémentaire, de l’accompagner et le soutenir dans une période difficile.

L’OHB : Proposez-vous aussi une garantie perte de chiffre d’affaires ?
G. Caudrelier : On peut dire que tout contrat « normal » d’assurance pour un bijoutier devrait prévoir une garantie « Perte d’exploitation » qui prend en charge la perte de chiffre d’affaires, en général pour une période de 3 mois. Cette garantie permet au bijoutier d’être accompagné jusqu’au retour d’une activité normale. Il s’agit de prendre en charge non seulement les frais généraux permanents comme les loyers, les salaires, etc., mais aussi la perte de son bénéfice net. Je tiens à préciser que l’indemnisation est liée à la rapidité des assurés à nous fournir les documents comptables nécessaires.