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Souvent présentée comme génératrice de contraintes, l’économie durable peut au contraire conduire sur de nouveaux chemins où l’innovation, dans la fabrication des produits et les services aux utilisateurs, active de vraies sources de rentabilité. Entretien avec Arnold Petit, en charge des services techniques chez TBRP Group.
L’OFFICIEL HORLOGERIE & BIJOUTERIE : Quelles tendances voyez-vous dans l’exploitation des équipements techniques de fabrication et de réparation en horlogerie – bijouterie ?

ARNOLD PETIT : Le besoin de service après-vente pour le matériel technique existe depuis toujours. Il est principalement motivé par un souci d’économie à l’investissement où le coût de réparation est mis en concurrence avec l’opportunité d’acquérir un équipement plus performant.

De même, la recherche du meilleur prix ne s’embarrasse pas toujours d’une notion de durabilité des équipements. Dans ce contexte, le respect des nouvelles notions d’empreinte carbone et d’économie durable peut être effectivement perçu comme des contraintes supplémentaires.

L’OHB : Quelle pourrait être votre action auprès des ateliers de bijouterie et d’horlogerie pour intégrer ces notions de durabilité et de circularité ?

A. PETIT : TBRP Group est constitué de marques historiques (Schwartzmann- Fisseau Cochot, Pouget Pellerin, Robur, Tena Butty,..) qui ont toujours porté dans leur approche commerciale une attention particulière au SAV.

Avec 1 000 à 1 500 réparations par an sur le marché exclusivement des outillages et équipements d’horlogerie – bijouterie, notre société est d’ores et déjà bien installée sur ce créneau. Mais la réparation est une activité qui mérite d’exister en tant que telle. Il faut changer de business model.

L’OHB : Pensez-vous réellement que les principes de l’économie durable peuvent devenir le moteur d’un changement de modèle économique ?

A. PETIT : C’est tout à fait possible. Pour cela, il faut d’abord fabriquer un produit de bonne qualité, conçu pour être réparable et pour lequel le fabricant de matériel fournit des pièces détachées. Ensuite le distributeur doit avoir un service performant pour que la réparation soit accessible facilement.

ll doit même en faire un objectif en assurant un coût de la réparation compétitif par rapport à l’achat du neuf, sachant qu’un produit est réparé si le coût est inférieur à 40 % du prix du neuf. Pour que la réparation devienne une activité à part entière, il faut intégrer les principes de l’économie circulaire dans une Business unit.

L’OHB : Vu sous cet angle, l’exigence de durabilité et réparabilité des produits est plus une opportunité qu’un obstacle au développement commercial…

A. PETIT : Absolument. D’un point de vue strictement économique, ces notions, synonymes d’économie durable, sont une opportunité pour l’ensemble de la chaîne de valeur fabricant-distributeur-utilisateur. Elles encouragent l’innovation produit, valorisent les services au client et améliorent le retour sur investissement pour l’utilisateur.

Les marques de matériel de sertissage, polissage, nettoyage, etc, qui sont leaders sur leur marché et qui représentent le 80/20 du portfolio TBRP GROUP (dont GRS, BADECO, BUSCH, CREVOISIER, ELMA…), l’ont compris depuis longtemps.

En tant que distributeur de matériel, cela nous a imposé une stabilité dans la représentation des marques et leur SAV. Désormais, notre objectif est de déployer, auprès des artisans, points de ventes ou fabricants, une nouvelle offre commerciale basée sur des services plus lisibles afin que la « maintenabilité » du matériel proposé soit intégrée à la gestion de leur parc matériel.

L’OHB : Avec ses nouveaux services et ses investissements, TBRP a déjà amorcé ce changement vers une économie plus durable…

A. PETIT : Oui, depuis quelques années déjà, nous avons des contrats annuels de maintenance préventive afin de détecter les fragilités de matériel avant la panne et nous augmentons graduellement nos prestations de remplacement de matériel pendant les périodes de service afin que les clients n’aient plus de rupture de production.

Et pour les consommables, nous organisons la collecte de produits usés dans le cadre des obligations de retraitement des produits nocifs pour l’environnement. Ces nouvelles approches engagent nos équipes, qui sont dédiées à ces tâches, à apporter des solutions les plus adaptées au besoin.

L’OHB : Intervenez-vous également chez vos clients ?

A PETIT : En fonction de la nature du matériel à réparer, nous intervenons sur site : par exemple, pour les campagnes d’étalonnage des matériels WITSCHI, pour les réparations d’appareils d’électropolissage, ou pour tout autre équipement qui ne peut pas être simplement envoyé en atelier.

Nous effectuons ces prestations conformément aux règles de maintenance et utilisons des pièces d’origine prescrites par les marques. Nos équipes de techniciens sont régulièrement formées pour garantir des interventions de qualité

L’OHB : Comment voyez-vous l’avenir ?

A. PETIT : Si le service après-vente constitue la clé de voûte de l’économie circulaire, il reste encore de nombreux services à proposer et à inventer afin qu’une approche qualitative soit le carburant de la nécessaire décarbonation de nos activités. M.T.

 

Contact : Arnold Petit
arnold.petit@tbrp-group.com