Avec plus de 150 ans d’histoire et un profond ancrage dans la région bisontine, LIP fait partie du patrimoine horloger français. Avec le lancement de la production de son mouvement LIP R26, la maison s’attache à redevenir une maison horlogère française de premier rang. Entretien avec Pierre-Alain Bérard, directeur général de LIP.
L’OFFICIEL HORLOGERIE & BIJOUTERIE : Vous venez de lancer votre premier calibre depuis Fred Lip. Parlez nous de cette aventure passionnante.
PIERRE-ALAIN BERARD : Nous sommes très fiers d’avoir enfin lancé le calibre LIP R26, notre premier mouvement à remontage automatique de fabrication bisontine depuis le départ de Fred Lip de la direction de l’entreprise.
Réalisé en collaboration avec l’école d’ingénieurs bisontine SupMicroTech, il constitue l’aboutissement de plus de trois années de travail. Robuste et fiable, il équipe les trois grandes familles de montres LIP : Annapurna pour les aventuriers de la jungle urbaine, Nautic 666 pour les passionnés de sports nautiques et l’Aéronef Type 14 pour les grands voyageurs.
L’OHB : Comment se présente ce calibre ?
P.-A. BERARD : Développé à partir d’une base mécanique mise au point par une manufacture de référence, réputée pour son endurance et sa fiabilité, il a été profondément remanié et amélioré pour répondre aux exigences des clients de LIP.
Avec les étudiants ingénieurs de l’école SupMicroTech, nous avons procédé à un savant travail d’ingénierie, repensant et redessinant plusieurs composants fondamentaux. Né d’un travail d’équipe, ce calibre mécanique à remontage automatique réalisé en laiton d’horlogerie de nouvelle génération reprend la nomenclature employée par LIP : R pour rond et 26 pour son diamètre exprimé en millimètres.
L’OHB : Quelles sont ses caractéristiques ?
P.-A. BERARD : LIP a réussi l’incroyable tour de force d’intégrer son logo dans la structure fonctionnelle du mouvement. En effet, selon les mouvements de la masse oscillante, le logo apparaît lorsque celle-ci s’aligne avec le pont de rouage, pour un effet aussi ludique qu’hypnotique.
Imaginé par un ingénieur de la maison, ce système ingénieux participe de l’élégance du mouvement dont les composants sont fabriqués chez les sous-traitants situés à proximité puis assemblés dans les ateliers de LIP à Besançon.
Les finitions sont réalisées par les meilleurs artisans, les rubis sont chassés par les maîtres horlogers, tandis que les pièces usinées chez nos sous-traitants sont nettoyées, décorées et passées à la galvanoplastie.
L’OHB : Quelles sont les particularités du R26 ?
P.-A. BERARD : Le R26 est doté d’une réserve de marche de 42 heures tandis que son groupe de régulation oscille à 21 600 alternances par heure (soit 3 Hertz).
Petit détail supplémentaire mais pas des moindres pour les plus puristes, les têtes des vis du pont de balancier, de la masse oscillante et du pont de rouage sont de forme hexagonale afin de rappeler la conception et la réalisation française de ces composants. De plus, pour un confort au porté supplémentaire, le calibre R 26 est doté d’amortisseurs qui le rendent particulièrement silencieux.
L’OHB : Quelles collections avez-vous équipées avec le R26 ?
P.-A. BERARD : Trois nouvelles collections, inspirées de nos modèles emblématiques, revisités et améliorés pour l’occasion, sont équipées avec le R 26. Dans la gamme aéronautique, la Type 14, en acier brossé ou en PVD noir, dotée d’une lunette tournante interne bidirectionnelle avec index triangulaire, évoque les instruments de bord des avions de chasse français des années 30.
Elle est montée sur un bracelet en métal ou en cuir. Dans la gamme nautique, la Nautic 666, inspirée de la Devil Diver comme s’amusait à l’appeler Fred Lip, reprend les codes de ce modèle lancé à la fin des années 60 et destiné au marché américain.
Étanche à 200 m, soit 666 feet, d’où la référence à l’enfer, elle est composée d’une boîte en acier de 39 millimètres de diamètre et d’une lunette tournante unidirectionnelle. Son cadran affiche bien sûr 666, comme la pièce d’origine.
Enfin, dans la gamme sportive, l’Annapurna, dont le nom rend hommage au premier sommet de plus de 8000 m conquis par Maurice Herzog et Louis Lachenal en 1950, est très élégante en acier traité PVD doré ou en acier. Avec ses lignes vintage et son boîtier de 39 millimètres, elle arbore un cadran noir ou argenté à double finition soleillée et sablée.
Pour prolonger son effet fifties, elle est montée sur un bracelet en cuir noir ou camel.
L’OHB : Quel est le prix des pièces de la collection R26 ?
P.-A. BERARD : À partir de 890 € pour l’Annapurna, 950 € pour la nautique et 990 € pour la Type 14. Cette collection, composée de trois séries distinctes et conçue selon les codes de LIP, ouvre de nouvelles perspectives de développement pour notre maison horlogère.
N.K.
Contact : www.lip.fr