Selon l’institut d’études Strategy Analytics, les ventes de montres connectées ont dépassé pour la première fois celles des montres suisses au quatrième trimestre 2015. 8,1 millions de montres connectées ont été vendues, contre 7,9 millions de montres suisses. C’est trois fois plus qu’au quatrième trimestre 2014.
Le succès de l’Apple Watch est incontestable. Avec près de 10 millions de montres vendues en 2015 (le chiffre exact n’est pas communiqué), Apple, suivi par Samsung, se situe en haut de la pyramide des montres haut de gamme connectées et domine très largement le marché. Si les montres de luxe sont relativement préservées de cette concurrence, les modèles de milieu de gamme à moins de 1 000 euros ont accusé le coup. Leurs ventes ont déjà chuté de 15 %.
Sur ce créneau, Tissot et Longines par exemple ont été affectées. Pour tenter de rétablir ce déséquilibre et acquérir une nouvelle expertise technologique, le groupe Swatch (Tissot et Longines font partie du groupe) annonce l’arrivée de sa propre montre connectée. Chez les autres horlogers, Frédérique Constant s’est lancé avec une montre connectée assez réussie et plutôt classique, un style que l’on retrouve peu dans l’offre habituellement.
Dans les montres de luxe, la contre-offensive est en marche. Tag Heuer a lancé la Carrera Connected, à grands frais (son développement aurait coûté environ 40 millions). Breitling propose avec son modèle B55 une montre qui marche de concert avec un smartphone, comme la plupart des montres connectées. Bulgari a opté pour une technologie NFC qui permet le paiement sans contact et l’ouverture des portes à distance. Montblanc a eu une initiative intéressante, celle de connecter le bracelet par un mini-écran installé à l’intérieur du poignet, laissant le boîtier intouché.
La marque combine ainsi la technologie et l’esthétique du boîtier, cette dernière restant prisée dans le monde du luxe. Cependant, aucune des marques n’a véritablement fait décoller ses ventes pour l’instant. Il est probable que le haut de gamme restera préservé, même si certains clients ajouteront une montre connectée à leur collection, chacune ayant sa place et sa fonction. Les jeunes vont-ils se détourner de la montre classique ? Pas forcément car bien avant l’arrivée de la montre connectée, ils lisaient déjà l’heure sur leur portable et se passaient de montre. L’achat d‘une belle montre sera sans doute retardé, mais pas abandonné. Par ailleurs, il manque encore à l’offre connectée les fonctions nouvelles et totalement autonomes qui les rendront révolutionnaires (décollage des starting-blocks) comme le fut le téléphone portable.
