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Organisés depuis 1998, les RDV Gemmologiques de Paris comptent parmi les plus importants du monde. Chaque année de nombreux auditeurs s’y pressent, passionnés par l’univers envoûtant des pierres précieuses.

À ce jour, près de 4.000 personnes de plus de 40 nationalités ont participé à ces RDV Gemmologiques de Paris. Les plus hautes personnalités mondiales, producteurs, géologues, tailleurs et lapidaires, membres de la Haute Joaillerie. Chercheurs et directeurs de laboratoires, Présidents des plus hautes institutions. Et même membres de Parlements, y ont pris la parole pour partager leurs découvertes, leurs projets, leurs engouements.

Transmission des connaissances et des expériences

Les thèmes abordés recouvrent tous les aspects des pierres précieuses, fines, et perles provenant de tous les continents. Tous les sujets y sont étudiés, du traitement jusqu’aux pratiques marchandes. Concentrés sur une seule journée, les RDV Gemmologiques de Paris ont l’aspect d’un grand séminaire de formation. En effet, sur le thème inépuisable des gemmes, mêle des moments de convivialité et de partage, de l’émotion, des échanges passionnés, des témoignages, afin d’assurer la transmission des connaissances et des expériences. Le dernier RDV intitulé « Aux quatre coins du monde,… Perles et Gemmes » s’est déroulé lundi 12 juin, et s’est tenu sur le thème de la gestion durable des mines de gemmes, des fermes perlières, de leurs territoires et de leurs populations.

Stratégie de développement durable

Il a notamment soulevé le problème du développement des marques de gemmes dans une stratégie durable. Cette année malgré l’enthousiasme et la passion des intervenants pour les perles et les pierres précieuses, l’émotion et l’inquiétude étaient palpables tout au long de la journée de conférences. En effet les différentes interventions du jour ont presque toutes démontré combien les événements présents et passés avaient mis en péril et souvent anéanti les trésors prodigués par la nature.

Pour illustrer cette fatalité, la conférence très attendue d’Habib MOHEBI et de Forrest SNOWDEN sur « les Gemmes et Émeraudes d’Afghanistan » a été annulée au dernier moment, car la veille à Kaboul, une bombe avait soufflé tout un bloc d’habitations dont le bureau des négociants, faisant un nombre important de morts et de blessés. Une minute de silence a été observée à l’annonce de cette nouvelle. Après ce moment d’émotion, les conférences se sont succédé toute la journée.

Respecter l’environnement

Justin HUNTER a fait une remarquable intervention sur « Les perles des Îles Fidji, un exemple pour la COP23 ». Véritable visionnaire, Justin Hunter a grandi dans une petite ville des Fidji. Entre son amour pour la vie en île et l’océan. Après des études en sciences aquatiques, il s’est intéressé à l’aquaculture ainsi qu’à l’élevage de perles aux Fidji. Il rêvait d’élever celles-ci au rang de marque mondialement reconnue. Aujourd’hui il associe les populations autochtones à son projet pour mieux respecter l’environnement naturel marin de Fidji tout en travaillant avec les éleveurs émergents.

Grâce à son engagement et aux partenariats qu’il met en place, il fournit des emplois aux populations locales, participe à la prospérité des villages, et offre aux enfants l’opportunité d’obtenir des bourses pour leurs études. Olivier Segura, directeur du Laboratoire Français de Gemmologie a fait rêver l’assistance avec « Les perles de Christophe Colomb » Le mythe des perles de Christophe Colomb fait encore partie du fantasme collectif.

Arrivés aux Caraïbes en 1492, les marins ont été subjugués par les trésors qu’ils y ont découverts. Notamment par les milliers de perles fines dont regorgeaient les huîtres qui envahissaient les côtes sur lesquelles ils avaient accosté. Ils les ont récoltées, les emmenant en Europe où elles ont décoré et garni les parures et les habits des courtisans. En 10 ans les Espagnols et les Portugais ont pillé tous les bancs d’huîtres, qui 450 ans plus tard ne sont toujours pas revenus s’installer sur ces côtes. Cette aventure prouve à quel point l’écosystème est fragile et combien il faut en prendre soin. Avec Richard W. Hughes, l’un des plus grands experts mondiaux des rubis et des saphirs et Rosey Perkins qui a présenté un reportage sur Madagascar.

Madagascar

Depuis la découverte des saphirs en 1990, Madagascar est devenue l’un des principaux producteurs africains des gemmes colorées. Avec une exportation de 16,5 millions de saphirs, rubis et émeraudes en 2015, selon la base de données commerciale du MIT. Certaines pierres sont d’une telle qualité que des laboratoires les ont même confondus avec des saphirs du Kashmir. Mais depuis 2016, le corridor nordique Ankeniheny-Zahamena est devenu le théâtre d’une véritable ruée sauvage.

Fuyant la pauvreté, plus de 50 000 mineurs non autorisés ont fondu sur ce site abandonnant leur métier d’enseignants ou d’agriculteurs pour chercher fortune dans les mines. Malheureusement cet afflux brutal menace cette région réputée pour sa biodiversité et sa faune sauvage unique. Entre les zones de la forêt défrichées par les agriculteurs et les techniques de prospection artisanale des mineurs, la région est très fragilisée. Et l’exploitation minière illégale participe à la destruction de ce site jusqu’alors préservé.

Seuls des accords entre les mineurs et les conservateurs de la zone protégée pourraient sauver la région. A l’instar de projets comme Niassa Lion au Mozambique où la réserve nationale de Niassa est soutenue par la société d’extraction du rubis. Aux quatre coins du monde, les perles et les gemmes fascinent, mais parfois détruisent. Seule leur exploitation dans le respect de l’environnement et des populations permettra de conserver l’équilibre de l’écosystème.N.K.

www.afgems-paris.com/rdv-gemmologique