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Le nombre de cambriolages a considérablement diminué grâce à l’efficacité des dispositifs de sécurité, de plus en plus performants. Mais un nouveau fléau inquiète aujourd’hui : les vols de colis pendant les expéditions.

En juin 2023, le magasin Harry Winston situé sur la très select avenue Montaigne à Paris était dévalisé en quelques minutes par quatre hommes armés qui ont dérobé bagues, bracelets, colliers pour un butin d’un montant record estimé à 85 millions d’euros. En août, toujours dans la capitale, la bijouterie Piaget, rue de la Paix, était braquée en pleine journée par deux hommes et une femme armés qui sont repartis avec un butin estimé à 10 millions d’euros.

Quelques mois plus tôt, en avril, c’est la bijouterie Bulgari de la place Vendôme à Paris qui avait été victime de voleurs pour un préjudice estimé à un million d’euros. Si ce type de cambriolages spectaculaires continuent de défrayer régulièrement la chronique et frappent les esprits par leur mode opératoire, la notoriété des marques qui en sont victimes et le montant des pièces dérobées, ils sont en nette diminution depuis plus de 10 ans.

En 2011, 359 braquages de bijouterie étaient recensés, contre seulement 45 en 2016. Plus globalement, on recensait environ 200 sinistres dans le secteur de l’HBJO en 2014, contre 578 faits constatés en 2012. Une tendance à la baisse qui s’est poursuivie depuis, comme le confirmait en 2018 l’Observatoire national de la délinquance et des réponses pénales.

Ces résultats sont à mettre au crédit des dispositifs de sécurité, toujours plus complets et performants. Caméras à infrarouges, systèmes anti-intrusion, canons à brouillard montrent leur efficacité et se révèlent dissuasifs. L’important travail mené par le ministère de l’Intérieur sur les réseaux de revente, privant les voleurs de leurs débouchés, a également été efficace.

Les principales mesures de prévention
La prévention reste la clé de la sûreté. Le ministère de l’Intérieur a rédigé un document très complet qui recense les bonnes pratiques pour mettre son commerce en sûreté. Les premières concernent les comportements à adopter au quotidien : rester discret, privilégier les prises et fins de service collectives, rappeler régulièrement les règles de sécurité à l’ensemble du personnel, établir des procédures en cas de vol à main armée ou de vol par ruse, limiter le fond de caisse au minimum, sécuriser la procédure d’accès au coffre.

Concernant l’équipement en matériel de sécurité, il sera choisi, en toute logique, en adéquation avec le montant du stock. D’une manière générale, les assureurs ont tendance à demander qu’une grande partie du stock or soit remisée en coffre-fort ou en chambre forte, la mise en place de canons à brouillard en choisissant de préférence des modèles certifiés ou agréés par CNP, certificateur indépendant reconnu par les professionnels de la sécurité et de l’assurance.

Les assureurs imposent également des visites de risques par des experts en prévention. «La somme de toutes ces actions fait que la criminalité ira vers les boutiques moins bien protégées, sans matériel de sécurité performant », résume un acteur du secteur.

Les vols de colis en expédition : un nouveau fléau
Si les cambriolages, les vols par ruse ou par effraction sont en nette diminution, la profession fait face depuis quelques années à un phénomène nouveau et qui prend de l’ampleur : les vols de colis pendant leur expédition. Tous les transporteurs y sont confrontés, et il est souvent compliqué d’établir à quelle étape et comment s’est produite la disparition.

Autre cas de figure : le colis arrive mais après avoir été ouvert et délesté de son contenu. Pour l’instant, il est difficile de se prémunir de ce risque, en dehors de quelques consignes de prudence. Il est, par exemple, recommandé de répartir les pièces dans plusieurs colis afin de limiter le montant de la perte en cas de vol.

Certains bijoutiers prennent une assurance complémentaire, pour un envoi via La Poste, notamment car cela garantit qu’une enquête sera ouverte et menée sérieusement en cas de disparition. D’autres professionnels font au contraire le choix d’un envoi simple afin de ne pas signaler que leur colis est précieux et modifie un peu leur raison sociale pour se faire plus discret. Dans tous les cas, il n’existe pas actuellement de parade satisfaisante face à cette nouvelle forme de criminalité. V.H.