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Misant sur la proximité avec ses clients et à l’écoute de leurs préoccupations, la SAAMP, spécialiste des métaux précieux, renforce sa gamme de produits et de services destinés aux détaillants HBJO et travaille au développement de son offre traçable.
L’Officiel Horlogerie & Bijouterie : Comment résumeriez-vous l’année 2022 ?

SAAMP : C’était une bonne année d’un point de vue commercial… Ce qui est d’ailleurs le cas pour l’ensemble de la profession HBJO. Mais pour la SAAMP, c’était aussi une année constructive. D’une part nous avons poursuivi notre stratégie de proximité avec nos clients en ouvrant deux agences, à Toulouse et Bordeaux. Nous avons donc désormais, sur le territoire national, six implantations donnant accès à nos services de fonte et d’analyse ainsi qu’à l’ensemble de nos produits (apprêts, demi-produits etc.). D’autre part, nous avons enrichi notre catalogue et avons créé un nouvel alliage. Notre service de recherche et développement a en effet réussi à mettre au point un alliage d’or blanc sans nickel ni palladium.

L’OHB : En quoi ce nouvel alliage d’or blanc est-il particulièrement intéressant ?

SAAMP : Non seulement on n’en crée pas tous les ans. Mais surtout dans le contexte économique et géopolitique actuel, celui-ci a de réels avantages. Il faut savoir que l’or blanc est généralement obtenu avec du palladium ou avec du nickel associé à du rhodium. Or le palladium et le rhodium sont des métaux très chers. En outre le principal producteur du palladium est la Russie ! Quant à la solution qui associe nickel et rhodium, elle ne permet pas de maintenir une belle couleur blanche sur le long terme. Réalisé à base de manganèse, notre nouvel alliage échappe, lui, à ces problématiques de qualité et de risques sur les approvisionnements.

L’OHB : Quels sont vos projets pour 2023 ?

SAAMP : Nous voulons développer notre offre traçable utilisant de l’or vert. Notre première expérience en la matière a eu lieu il y a une dizaine d’années. Nous avions alors fabriqué à partir d’or issu d’une mine guyanaise, respectueuse de l’environnement, une gamme de bracelets pour bébés. Mais le public n’était pas prêt. Aujourd’hui il est plus réceptif et surtout il y a une demande de la part de nos donneurs d’ordre. D’ailleurs, nous avons aujourd’hui un client important en haute joaillerie, pour lequel nous avons développé un process qui assure une traçabilité allant de la mine, en Guyane, jusqu’aux sous-traitants. Nous voudrions développer cette façon de travailler avec d’autres partenaires car nous avons la structure pour gérer cette traçabilité. Nous pourrions ainsi viser une labellisation Fairmined.

L’OHB : Quelles sont les problématiques liées à ce développement ?

SAAMP : Il faut identifier et trouver la source mais surtout le client qui accepte de payer plus cher pour avoir des bijoux tracés et verts. De jeunes créateurs nous ont parfois sollicités mais les quantités étaient trop faibles. Pour nous lancer, nous avons besoin d’avoir un minimum de flux et de débouchés. Car la traçabilité implique une duplication de toutes les étapes du process : acheminement, traitement, fabrication… Car il ne faut pas mélanger les matières.

L’OHB : Mais vous avez déjà la certification COC du RJC…

SAAMP : Oui nous avons cette certification. Mais cette norme COC concerne le recyclage. Or si le recyclage est une bonne chose, il se fait souvent avec des métaux dont on ne connaît que la dernière origine. On ne sait pas d’où vient l’or avant la fabrication de ces vieux bijoux ou résidus qui se retrouvent dans le circuit de recyclage. C’est pourquoi nous voulons aller plus loin et avoir une traçabilité depuis l’extraction qui n’est pas forcément plus polluante ou nocive que le recyclage. Dans le cas de l’or, la densité du métal est telle qu’un procédé de gravité suffit pour la concentration du minerai. Cela ne nécessite pas l’utilisation de produits chimiques pour le récolter. On peut faire de l’extraction propre.

L’OHB : A l’autre bout de la chaîne, il y a les produits finis, demi-produits et apprêts que vous vendez. Quelles seront les nouveautés pour 2023 ?

SAAMP : Nous allons continuer à développer sensiblement notre gamme d’apprêts et en particulier les produits en argent. J’en profite pour signaler que notre nouveau catalogue, à paraître dans le courant du premier trimestre 2023, sera plus fonctionnel qu’esthétique. Il a surtout été conçu comme un support technique permettant de trouver rapidement les références.

L’OHB : Prévoyez-vous d’étendre encore votre réseau d’agences ?

SAAMP : Oui. Nous visons des implantations à Nantes et Strasbourg et pourquoi pas à Lille. Notre stratégie est d’aller vers le client et de ne pas tout miser sur internet même si nous avons un nouveau site très fonctionnel pour les professionnels.

L’OHB : L’année 2023 s’annonce plus compliquée que 2022 dans un contexte de hausses de prix et de risques de restrictions énergétiques. Comment vous préparez-vous ?

SAAMP : On est aujourd’hui dans l’expectative. L’industrie des métaux est évidemment très énergivore car nos fours doivent chauffer à plus de 1 000 °C. La hausse des tarifs de l’énergie est catastrophique pour tout le secteur. Et elle aura des impacts sur les prix. Mais il est trop tôt pour prendre des décisions car il y a encore beaucoup d’incertitudes sur la situation à venir. C.N.

saamp.eu