• IAGONA, le pack rentrée
  • Nouveau laser de soudure MS-3.5
  • Badeco, nouveau poste de polissage tout en un

Le 18 mars 2015, l’INMA a organisé en collaboration avec les Arts Décoratifs une conférence sur le thème « Le numérique dans les métiers d’art : la main et le code ».

Le numérique transforme profondément nos modes de vie mais aussi notre manière de concevoir et de fabriquer les choses. Son impact sur les métiers d’art, l’arrivée de l’impression 3D qui vient conforter le phénomène « DIY » (Do it yourself), les opportunités ou les risques de ces technologies et de ces pratiques numériques pour la profession ont été abordés par différents spécialistes. Jean-Louis Fréchin, directeur de l’agence Nodesign et directeur conseil pour le design prospectif et les innovations numériques à l’ENSCI rappelle que depuis l’arrivée de l’ordinateur, et surtout des Mac dès 1984, l’individu a pris peu à peu le contrôle sur la création. Mais la valeur de la conception artistique n’a pas disparu, le numérique et l’impression 3D doivent être vus comme des outils facilitant la réalisation d’une oeuvre mais ne se substituent pas à l’artiste. Il ajoute d’ailleurs que le concept des Fab Labs va certainement prendre de l’ampleur. Laurent Nogues, de la société Créanog, a expliqué comment il avait imprimé en 3D un motif de ruche commandé par Guerlain pour ses coffrets Ruche Impériale.

« Personne ne pouvait réaliser pour un délai et un coût raisonnables ces alvéoles au relief irrégulier. Nous avons dû nous tourner alors vers la 3D ». Idem pour les cartons d’invitation gaufrés et la PLV d’un joaillier de la place Vendôme. « Il ne nous a pas fallu plus de 2 semaines pour réaliser ce travail en 3D ». Prenant la parole, le joaillier-boîtier Stéphane Bondu (l’Atelier de l’Objet) a recours à une imprimante 3D simple et très performante, l’Ultimaker, ainsi qu’à d’autres appareils numériques (fraisage, découpe au laser,…) pour réaliser des pièces compliquées. Certaines peuvent atteindre un tel niveau de complexité que seul le numérique peut en venir à bout grâce à son ultraprécision. Par exemple, la structure interne de l’« oeuf-puzzle » de Fabergé en or émaillé grand feu ne pouvant avoir aucune soudure, donc la confection du support en 3D a apporté une aide précieuse. Peu après cette conférence, la presse relayait une nouvelle surprenante. La société indienne Crémagine annonce avoir imprimé en 3D un temple indien miniature recouvert de feuilles d’or 24 carats puis émaillé et serti d’émeraudes, de saphirs et de rubis. Une belle performance dont on ne sait encore s’il faut s’en réjouir ou s’en inquiéter. Côté pratique, des joailliers américains proposent à leurs clients d’envoyer des impressions 3D des modèles qu’ils ont choisis sur son site, pour un essai avant l’achat. Une chose est certaine, on n’a pas fini d’entendre parler de la 3D, y compris dans le luxe.