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encore sentir sur les prix. Mais l’ex-plication n’est peut-être pas là. Les bijoux en or 9 carats semblent avoir vraiment trouvé leur « niche » avec une nouvelle offre. Il y a donc fort à parier que, quelle que soit la baisse du prix en vitrine des bijoux en or 18 carats, le 9 carats s’est imposé de façon durable.

Il n’en reste pas moins que les clients sont dans la confusion. Comment s’informer sur ce nouvel or, entre les mails furieux des clients qui avouent avoir été « piégés » et les responsables d’enseignes indignés de ce faux procès ? Y a-t-il de « mauvais » alliages ? Y a-t-il de « mauvais » fournisseurs ? Impossible de le savoir.

Interrogé par l’OHB, Claude Schlappi, le président de Gay Frères, regrette cette opacité et refuse de suivre le mouvement. A son avis, les bijoutiers se sont engouf-frés un peu trop vite dans la brèche du 9 carats « qui n’a plus rien de précieux. Sortir par le bas n’est pas la solution ». Le consom-mateur est peu informé, il achète un bijou sur lequel il a le coup de cœur. « Le terme 375°/°°° lui parle-t-il vraiment ? Pas sûr » dit Claude Schlappi, persuadé que, de la même façon, le sigle RJC leur est totalement étranger, alors qu’il recouvre des contraintes considé-

rables pour le joaillier adhérent. Le PDG de Gay Frères veut croire que le 9 carats est un phénomène de mode qui ne résistera pas au temps une fois que les prix de l’or se seront réajustés à la baisse en vitrine. Car les problèmes de vieillissement rapide du bijou se posent toujours, le bijou en or 375°/°°° est plus fragile, plus cas-sant à cause de ses alliages. « Regardez, même le manège à bijoux est resté sur le 18 carats ! »

souligne-t-il, mais il ajoute que c’est une question de conviction personnelle. Il comprend le choix des bijoutiers qui sont à la peine, et des clients dont le pouvoir d’achat est de plus en plus amputé.

Soyons francs : les fabricants de 9 carats surfent sur une bonne aubaine, Bruxelles a accepté d’appeler « or » un alliage com-prenant 37,5 % d’or. Une aberra-tion ! Sauf à voir les fédérations et syndicats de bijoutiers s’unir dans un lobbying puissant pour monter au créneau à Bruxelles, il ne se passera rien. On peut le com-prendre, leurs adhérents bijoutiers y trouvent un relais de croissance. Or le 375°/°°° est un nouveau métal, il a besoin d’un positionne-ment clair et transparent sur le marché. On entend trop souvent

Il faut donc appréhender cet alliage avec recul et se servir des problèmes évoqués et réels pour en tirer les leçons.

On ne peut laisser le client dans le doute et il faut bien l’informer lors de la vente. A ce titre j’aurais préféré que cet alliage ou l’or est minoritaire ne porte pas le nom d’OR. C’est un avis personnel et le problème ne se pose pas dans d’autres pays.

Il faut traiter les clients avec respect et si un doute est évoqué, on doit annuler l’opération et repartir sur une nouvelle base afin de garder la confiance de celui-ci.

Ce que je retiens de ces expériences, c’est qu’il ne faut pas faire un copier/coller d’une fine bague 750/1000 en 375/1000 - le corps doit être plus important car cet alliage est cassant. Pour les chaînes de cou, même constat à cause des soudures.

Pour les poussettes de BO, mieux vaut les

équiper de modèles en silicone.

Pour certains produits, le 375/1000 permet d’être parrain ou marraine dans un budget choisi en mixant au besoin les alliages entre la chaine et la médaille. Des identités BB, pro-duits éphémères, peuvent être en 375/1000 puisque par définition d’un usage limité dans le temps.

Le produits “mode” également, ainsi que la reprise de produits tout or qui ont disparu des rayons, donc tombés dans l’oubli, à cause de leur poids. On est dans ce cas sur des bijoux sans soucis de solidité.

Pour le moment, je vais donc continuer dans le 375/1000 “avec modération” dans un maga-sin centre ville classique/trafic, l’exclure en haut de gamme, et le privilégier en galerie marchande.

Il ne faudrait pas se précipiter à le jeter comme on s’est précipité à l’introduire sur le marché.