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64 - janv / fév 2013

Bertrand Duc Oger

consultant de l’offciel H & B

Le métier d’horloger, en plein essor

L’Officiel Horlogerie & Bijouterie : Tout d’abord, la marque de montres DIESE a été créée au début des années 50 - 1953 - et c’est donc 60 ans d’existence ininterrompue ! Pouvez-vous nous donner un bref aperçu de cette histoire familiale. B

ertrand Duc Oger : A l’origine, mes parents ne sont pas horlo-gers, c’est par hasard qu’ils sont entrés dans ce métier. Ils achetaient et revendaient, cependant nous n’avons jamais été distributeur pour d’autres marques, ainsi et rapidement Duc Oger - DIESE - est née, comptant jusqu’à 2500 points de vente en France.

L’OHB : Êtes-vous un nostalgique de l’épopée horlogère française ? B. Duc Oger : Franchement non, les souvenirs sont inscrits dans ma propre histoire et celle de la marque. Evidemment j’y suis attaché, cepen-dant il faut aussi s’adapter aux marchés actuels.

L’OHB : Comme nous l’avons indiqué dans le titre de l’article, vous semblez confiant dans l’horlogerie française. B. Duc Oger : Oui, j’ai la certitude que la relève est assurée. J’étais présent aux 10 ans de l’école de haute horlogerie du pays de Fougères, et j’y ai décou-vert un dynamisme, une réelle volonté d’apprendre et de travailler chez les jeunes en formation. On sort vraiment du « vivement la fin ! » et « Que va-t-on faire à la sortie des études ? ». C’est un fantastique contraste avec ce que j’ai entendu toute ma vie de la part des horlogers qui affirmaient sans cesse :

« Je ne souhaite pas que mes enfants fassent le même métier que moi ».

L’OHB : Vous avez confiance dans la jeunesse, mais que dîtes-vous du déve-loppement des entreprises horlogères en France ?

B. Duc Oger : Je peux citer en exemple, le renouveau fantastique horloger dans le département du Doubs, avec plu-sieurs marques suisse qui s’y installent d’une manière significative. Il existe certainement une raison financière à ce choix, avec une main d’œuvre tout autant qualifiée et moins chère en France qu’en Suisse, mais ce n’est pas la seule raison.

L’OHB : L’essor horloger français est dû à la Suisse ?

B. Duc Oger : Évidemment, la fabrica-tion en Suisse est la locomotive. Mais contrairement au reste du monde où la vente de belles pièces d’horlogerie haut de gamme se développe depuis 10 ans, le public français est en phase d’éveil depuis peu de temps. Raison pour laquelle, à Paris, la clientèle horlo-gère des montres à plus de 4000 € est à 95 % étrangère.

L’OHB : Comment voyez-vous l’avenir des horlogers en France ?

B. Duc Oger : Si l’on parle du métier d’horloger, vue le nombre de montres haut de gamme vendues, collector, ou simplement ressorties des tiroirs, il faudra des horlogers capables de les entrete-nir et les réparer. Et c’est un formidable contraste avec la décennie précé-dente où ce métier se satisfaisait de

montres consommables, le prix de vente étant inférieur à la réparation. J’ai l’exemple d’une boutique en région parisienne qui « touche » plus de 2700 montres par an. Ce n’est pas un cas unique. Nous avons besoin d’ate-liers artisanaux qui ne soient pas que des changeurs de piles ou de brace-lets, mais des intervenants très qualifiés qui doivent savoir valoriser leur travail aux yeux du public. Est-il normal qu’un plombier vous demande 600 € pour une simple intervention d’une heure, alors que vous hésitez à mettre 200 € pour réparer une montre de belle fac-ture. Et croyez-moi, il existe de nom-breux amateurs et connaisseurs de belle horlogerie, une clientèle à capter.

L’OHB : Pour terminer, pensez-vous que les « petites » maisons horlogères ont encore une place ?

B. Duc Oger : Absolument, en appli-quant a sa propre échelle, les méthodes des grands groupes : vendre directe-ment au grand public, en ouvrant des corners à son propre nom dans le monde entier. La maîtrise totale de la distribution est l’atout majeur. Pour terminer je vais juste vous donner un petit exemple : j’ai encore une publicité Duc Oger DIESE où nous annoncions « 17 rubis : 17 francs » ; de plus il s’agissait de montres de très bonne qualité, Antichoc ou Incabloc, de finition horlogère. Pour être plus clair, lorsque le consommateur actuel achète une montre à 200 €, il paie réel-lement trop cher pour une piètre qua-lité, mais il faut financer les campagnes marketing.■ D.P

Les Etablissements Duc Oger Montres DIESE sont nées dans les années 50, à Paris Montmartre. C’est l’une des rares marques françaises aussi ancienne, toujours vivante. Bertrand Duc Oger digne successeur de ses parents, a été choisi comme consultant, parce qu’il est une mémoire de la corporation. Il déclare : L’horlogerie, un métier en plein essor et renouveau.

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