Page 81 - OHB21 Officiel-site

dépôts de marques ou de brevets. Les titulaires des droits concernés sont particulièrement vigilants. Aucune faille juridique ne peut être tolérée surtout avec l’internet, car la plupart des contrefaçons - y compris de pièces détachées - se trouvent aujourd’hui sur le web. Il existe des cas où toute une activité a disparu en raison notamment d’un défaut de vigilance dans la protection des droits, je pense par exemple au couteau Laguiole… Certains reprochent aujourd’hui les systèmes mis en place par plusieurs marques concernant la distribution sélective de pièces détachées. Sans cette protection, rien n’empê-cherait demain un contrefacteur d’utiliser des pièces originales dans des produits contrefaisants. Sans cette mesure n’importe quelle per-sonne pourrait s’installer comme réparateur et proposer les mêmes services que les ateliers qui ont investi dans leur outillage et la for-mation de leur personnel. Un consommateur accepterait-il alors d’acheter une montre s’il n’est pas certain de son authenticité ? Un client accepterait-il de la faire réparer s’il n’a pas la garantie de retrouver des composants originaux à l’intérieur ? Rappelons que le marché haut de gamme de la montre s’adresse essentiellement à des connaisseurs, des passionnés pour qui la marque et l’image qu’elle véhicule sont aussi impor-tantes que la qualité du produit. Notons toutefois que la plupart des réparateurs agréés et des distribu-teurs font un remarquable travail de sensibilisation et d’information auprès de leurs clients sur la contrefaçon.

L’OHB : Les produits d’horlogerie actuels, de très haute technologie, peuvent-ils être facilement contre-faits ?

A.Debeyer : Les montres haut de gamme actuelles contiennent effectivement des technologies très sophistiquées qui ne sont pas repro-ductibles facilement dans les contrefaçons, mais la preuve ne peut en être faite que lorsque que le boitier est ouvert !

D’ailleurs, ces produits requièrent

sont rares et les défauts les plus fré-quents sont à rechercher au niveau des finitions qui ne sont pas les mêmes (couleur, poids, maté-riaux…), un bracelet initialement en cuir qui devient plastique par exemple. Le modèle lui-même de la contrefaçon est souvent un peu différent de l’original. Si le modèle de marque est une montre automa-tique, la contrefaçon pourra avoir un mécanisme à quartz et surtout on identifie à coup sûr une pièce

qui n’est pas d’origine dans le mou-vement d’horlogerie.

En bref, la meilleure façon de détec-ter les différences passe par une parfaite connaissance de l’original et le mieux en cas de doute est de contacter directement la marque concernée ! Pour s’informer sur le sujet, on peut aussi contacter L’Unifab, L’Union des Fabricants qui œuvre pour la protection internatio-nale de la propriété industrielle. www.unifab.com. ■ M.T.